Le 6 mai 2022, la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) a organisé les élections des gouverneurs et vice-gouverneurs après la déchéance des personnes qui occupaient ces postes accusés pour la plupart d’incompétence notoire, de mauvaise gestion et de détournement des fonds.

LES AVANCEES

Parmi les nouveaux élus on compte trois femmes gouverneures.

Isabelle YUMA KALENGA, gouverneure de Haut-Lomami

C’est Isabelle YUMA KALENGA qui a été élue gouverneure dans la province de Haut-Lomami.

Elle était candidate de l’Union Sacrée et Cadre de l’Union Nationale des fédéralistes du Congo (UNAFEC) et a obtenu 17 voix sur les 28 députés provinciaux votants. Elle hérite une situation difficile dans la province qui affronte des problèmes d’infrastructures dans les routes de la province et aussi de chômage. La société civile de Haut-Lomami demande d’appuyer le travail de la nouvelle équipe exécutive de la province.

Dans la province de Maï-Ndombe, c’est Rita BOLA qui a été élue gouverneure. Cette femme est cadre de l’Alliance des Congolais Progressistes (ACP) ; elle a obtenu 12 voix sur les 21 votants et est la première femme à la tête de cette province. Les défis qu’elle a comme gouverneure sont énormes, le Mai-Ndombe étant une province avec des taux de pauvreté des plus hauts en RDC.

Rita BOLA, élue gouverneure de Maï-Ndombe

Il est constaté que toutes ces trois provinces dans lesquelles les femmes ont été élues, les électeurs ont fait confiance aux femmes et cela est un grand pas vers la parité constitutionnelle qui reconnait que toutes le personnes, hommes et femmes, jouissent de façon égale de tous les droits politiques et administratives.

Julie NGUNGWA, élue gouverneure de Tanganyika

Dans le Tanganyika, Julie NGUNGWA, candidate de l’Union Sacrée et cadre de l’UDPS, est aussi hissée à la tête de la province. Elle a obtenu 14 voix sur 25 députés constituant l’Assemblée provinciale.

« Ici au Tanganyika, le mouvement RSLF est très content de voir une femme élue comme gouverneure car c’est un honneur pour nous, les femmes, d’avoir une femme dirigeante à la tête de la province. Depuis RSLF nous voulons l’accompagner, en tant que femmes, nous allons l’approcher pour parler avec elle des problèmes de notre province. Nous allons aussi lui demander de voir comment mettre et promouvoir les femmes dans son gouvernement », a déclaré depuis Kalemie, Mme. Yvette KASONGO, point focal du MRSLF depuis Tanganyika.

Lien : https://www.youtube.com/watch?v=qNfAtSoqLLc

LES DEFIS

« C’est une avancée dans notre lutte pour la représentativité égalitaire homme- femme dans les instances de prise de décision à tous les niveau », affirme depuis Kinshasa Mme. FIFI BAKA, porte-parole nationale de RSLF. « Ces résultats nous donnent une satisfaction partielle et nous conforte à croire que si les responsables des partis politiques font confiance à plus de femmes et les accompagnent, elles peuvent s’affirmer et faire des exploits » ajoute-elle.

RSLF est mobilisé depuis des années pour la pleine participation des femmes et jeunes femmes dans toutes les instances de décision, « et pour la participation de plus de femmes au processus électoral », ajoute FIFI BAKA, et elle signale : « RSLF mène des plaidoyers auprès du Chef de l’État dans le cadre des réunions trimestrielles avec les femmes d’exception, plaidoyer également auprès de la CENI , des parlementaires et responsables des partis politiques pour  revendiquer que l’article 13 de la loi électorale se conforme à l’article 14 de la Constitution pour l’alignement paritaire homme-femme sur les listes électorales des partis politiques ».

Le mouvement Rien Sans Les Femmes (RSLF) demande, comme à toutes les femmes victorieuses de ces élections, de travailler activement pour la participation des femmes dans la vie publique de la province, en respect de la parité reconnue dans l’article 14 de la Constitution.

À la question quelle est la consigne du mouvement pour le reste de l’année et face au 2023 et les élections attendues, FIFI BAKA affirme : « Notre consigne est une plus grande participation des femmes aux élections en tant que candidates et électrices. Pour cela il faut renforcer le plaidoyer, la sensibilisation, l’éducation civique et électorale ainsi que le monitoring des cas de violation des droits des femmes avant, pendant et après les élections de 2023 ».

Le plaidoyer de RSLF pour la modification de la loi électorale est mené sur base de l’argumentaire https://riensanslesfemmes.org/wp-content/uploads/2022/05/Amendements-loi-e%CC%81lectorale-AVEC-AMENDEMENTS.pdf

Shamla Kikwaso, Chargée de communication RSLF, Beni.

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