Le Mouvement « Rien Sans les Femmes » dénonce avec la dernière énergie la sous représentation persistante des femmes dans les institutions politiques congolaises. C’était lors d’une journée de réflexion sur la dite question, le mercredi 19 juillet 2017 à Kinshasa. Cette organisation exige l’application parfaite de la loi de mise en œuvre de la parité en RDC.
Pour se faire, la dite organisation propose au gouvernement congolais de réviser la loi électorale de manière à ce que la parité puisse effectivement être atteinte; d’appliquer le plan d’action du gouvernement provincial tenant compte de la loi de mise en œuvre de la parité et de la politique nationale comme il se doit; de préciser les mesures concrètes pour l’application de la loi de mise en œuvre de la parité à tous les niveaux ; et enfin d’allouer un budget conséquent pour le fonctionnement efficient des structures d’application de la loi (Conseil National du Genre et de la Parité).
La femme a droit à une représentation équitable au sein des institutions nationales, provinciales et locales. L’Etat doit garantir la mise en œuvre de la parité homme-femme dans lesdites institutions et la loi doit fixer les modalités d’application de ces droits, a soutenu ledit Mouvement qui lutte pour la promotion de la femme en RDC.
Pour le Mouvement « Rien Sans les Femmes », les femmes occupent une place extrêmement faible dans les institutions politiques au niveau national. Les pourcentages de sénatrices comme de députés nationaux stagnent au même niveau. Selon des études faites par ladite organisation sur ladite question, en 2016, sur un effectif de 48 membres du gouvernement, sept femmes seulement ont été nommées Ministre (3) et Vice-ministres (4).
Une représentation de 14,5% des membres du gouvernement. Au niveau du parlement, 49 femmes seulement ont été élues au Sénat (6 seulement sur les 108 effectifs) et à l’Assemble Nationale (43 sur les 500 députés élus). Une représentation qui n’équivaut qu’à 8,1% des députés.
En 2017, sous la direction du Premier ministre Bruno Tshibala, le nombre des femmes au gouvernement a été réduit. 6 femmes seulement sont membres de la dite institution politique dont cinq ministres et un vice-ministre. Une représentation de 10,3%.
Une confirmation
Au niveau provincial, les données sont rares. Mais certaines études faites jusque là témoignent à suffisance que les femmes ne parviennent pas à franchir le seuil des 10% d’élus, souligne ledit Mouvement. Il s’agit notamment des rapports de l’Observatoire de la Parité sur l’état des lieux de la parité au Nord-Kivu et au Sud-Kivu.
Ces documents indiquent que dans le Sud-Kivu comme dans le Nord-Kivu, la part des femmes dans les assemblées provinciales est extrêmement réduite. Les femmes représentent 8,3% des députés du Sud-Kivu et 5,3% dans le Nord-Kivu. Ces chiffres représentent le pourcentage global agglomérant plusieurs données pour le gouvernorat, le gouvernement provincial et l’Assemblée.
Ces travaux donnent également une indication de la place des femmes dans le secteur administratif. Ils affirment que les femmes y sont bien nombreuses au Sud-Kivu même s’il faut tenir compte de la faiblesse des effectifs. Dans cette province, les femmes représentent 66% du secrétariat exécutif du gouvernement mais cela ne concerne que trois personnes au total.
Au Nord-Kivu, la majorité des femmes employées dans les cabinets ministériels provinciaux, et dans l’administration de l’Assemblée provinciale sont en charge de postes d’appui et de faible influence tels que secrétaire, caissière, chargé d’entretien, etc.
Pour ledit Mouvement, ces données chiffrées témoignent le décalage existant entre la reconnaissance constitutionnelle du principe de parité et de son manque d’application dès lors que l’on scrute les différentes institutions politiques.
Elles montrent également que pour enrayer la sous-représentation persistante des femmes en politique, outre encourager le volontarisme politique, l’appui d’une loi instaurant des dispositifs concrets est nécessaire.
Par Carroll Madiya 7sur7.cd